Vivez au rythme du Brésil avec Silversea Cruises, dont les navires ne comportent que des suites avec majordome et champagne à volonté!
Du sommet du Pain de sucre, à une hauteur vertigineuse de 395 mètres, j’admire Rio de Janeiro dans toute sa splendeur quand, soudain, un homme arrive dans mon champ de vision, comme surgi du vide! Il s’agit d‘un amateur d’escalade. Au lieu d’emprunter les deux téléphériques menant au sommet, il a gravi la montagne à la force de ses bras. Du coup, il a tourné le dos à l’un des plus fabuleux spectacles de la nature.
Peu après que j’ai scruté la célèbre plage de Copacabana dont les six kilomètres s’étirent au lointain de l’horizon, je vois un couple de sportifs se préparer à emprunter le chemin inverse de la montagne. À chacun ses plaisirs!
Il est difficile d’envisager une croisière en Amérique du Sud n’incluant pas le Brésil. Car ce pays occupe pas moins de la moitié de la superficie de ce continent. Quand on évoque le pays de la samba, on pense aussitôt à Rio de Janeiro. C’est d’ailleurs dans le port de cette flamboyante cité – et durant son célébrissime Carnaval de surcroît –, que nous attendait à la mi-février 2012 le Silver Spiritde la luxueuse compagnie italienne Silversea Cruises pour une croisière, principalement consacrée à la découverte du Brésil.
Arrivé le samedi matin 17 février 2012, le Silver Spirit (un 36 000 tonnes lancé en 2009) n’a quitté Rio que le mardi matin suivant, permettant ainsi aux 540 passagers de la croisière précédente (partis de Buenos Aires, la capitale de l’Argentine) et aux passagers de la croisière suivante (à partir de rio et jusqu’à Bridgetown, la capitale de la Barbade) de profiter un tant soit peu de l’édition 2012 du Carnaval de Rio. Une quarantaine de passagers, eux, étaient à bord depuis le 10 janvier 2012 pour un tour complet de l’Amérique du Sud (départ de Fort Lauderdale, traversée du Canal de Panama, escales multiples au Pérou et au Chili, navigation dans le détroit de Magellan, nouvelles escales en Argentine, en Uruguay, puis au Brésil). Ouf!
D’une durée de 15 nuits, dont sept jours en mer, notre croisière comporte, outre Rio, des escales dans trois villes côtières majeures du Brésil abritant chacune au moins deux millions et demi d’habitants : Salvador, Fortaleza et Recife. Plus un arrêt à Belém, située aux portes de l’Amazone. Des escales à Tobago et à la Grenade complètent notre itinéraire.
Le Brésil est un pays fait pour être découvert par la mer. Une grande partie de son territoire est en effet occupée par la forêt amazonienne. Si bien que quelque 85 % des 192 millions de Brésiliens vivent sur la côte, en zone urbaine très dense, tout particulièrement dans la mégapole de Rio de Janeiro. Conséquence pratique : nos escales en territoire brésilien ont beau durer entre neuf et 15 heures (sans compter les deux nuits et la journée et demie à Rio de Janeiro), il est clair que nous devons faire des choix au moment de la réservation des excursions.
Ça commence à Rio même, ville tentaculaire de six millions d’habitants qui s’agitent dans un chaos parfois indescriptible entre jungle et océan. Silversea Cruises propose un total de 16 excursions au Brésil, dont cinq à Rio même. La majorité d’entre elles durent quatre heures et se déroulent le matin, ce qui laisse les après-midi libres pour les découvertes individuelles.
L’une des excursions à Rio est consacrée à la visite de deux favelas, ces bidonvilles dans lesquelles subsistent plus de 20 % des Cariocas. Une autre excursion propose la découverte en jeep de la fabuleuse nature qui enserre Rio, tout particulièrement son jardin botanique et l’immense parc national Tijuca, la plus grande forêt urbaine du monde s’étalant sur quelque 3 200 hectares.
Une autre excursion offre la totale, soit la visite des principaux attraits touristiques de Rio en une journée entrecoupée d’un repas dans un restaurant local réputé. La longue durée de cette excursion (de huit à dix heures), l’inévitable file d’attente à la gare de Corcovado et l’heure et demie nécessaire pour se rendre au pied de la statue du Christ rédempteur, 731 mètres plus haut, m’incitent à choisir finalement l’excursion axée principalement sur la visite du Pain de sucre, d’une durée raisonnable de quatre heures.
Ce jour-là, la visite préalable du centre-ville de Rio a été écourtée, certaines artères majeures étant fermée à toute circulation en raison du Carnaval. L’excursion s’est terminée après avoir longé la plage de Copacabana, joliment surnommée Manhattan avec bikinis, sans pouvoir malheureusement s’y baigner. décision spontanée : quitter le groupe afin de visiter au moins le Copacabana Palace, véritable institution inaugurée en 1923, alors seul hôtel de luxe dans toute l’Amérique latine, aujourd’hui propriété du groupe orient express et plus que jamais fréquentée par le Gotha Carioca.
Les mordus de la plage peuvent, dans l’après-midi, retourner par leurs propres moyens à Copacabana (un trajet d’au moins une demi-heure en taxi ou en métro, à partir du port). Conseil de sécurité de notre guide local : y aller avec rien – ni appareil photo, ni montre, ni iPod –, afin de ne pas repartir avec rien! Cela dit, la plage la plus branchée ces temps-ci est celle d’Ipanema, jouxtant le quartier de la mode, mais elle est encore plus éloignée du port. On peut aussi s’en tenir à la plage moins achalandée de Flamengo, qui présente en plus l’avantage d’être la plus proche du port (à environ dix minutes en métro ou en taxi, sans bouchon de circulation).
J’ai préféré me concentrer sur le Centro, un quartier plutôt ignoré des touristes qui n’est situé qu’à une quinzaine de minutes à pied du port. J’ai ainsi pu apprécier la beauté architecturale de dizaines d’édifices coloniaux aux couleurs vives qui émergent de-ci, de-là, de la marée de gratteciel modernes. Ces édifices sont le vibrant rappel que le Brésil a été une colonie portugaise durant plusieurs siècles. Autres trésors de Rio : sa bonne trentaine de musées, mais tous fermés durant les quatre jours officiels du Carnaval.
Les passagers revenant au port de Rio sont aux premières loges des préparatifs du Carnaval. Sur l’avenue Rodrigo Alvis longeant le port ainsi que sur une large portion de l’avenue Presidente Vargas qui traverse le quartier Centro, des dizaines de chars allégoriques richement décorés sont déjà rassemblés en ce début d’après-midi en vue de la seconde parade du Carnaval débutant à 21h au samba drome. l est prévu que le spectacle ne se terminera qu’aux petites heures du lendemain matin ! Là, une douzaine d’écoles de samba – ayant chacune investi des millions de real (la monnaie brésilienne) dans la conception de milliers de costumes et d’une bonne centaine d’immenses chars allégoriques – vont faire du Carnaval de Rio l’événement le plus festif de la planète.
Impossible d’avoir à bord des billets de dernière minute, tout ayant été réservé des mois à l’avance, me dit la responsable des excursions de Silversea Cruises. Et ce, malgré les 700 $US, au bas mot, demandés par personne! Des passagers débrouillards ont pu décrocher des billets à 200$ l’unité auprès d’une agence touristique locale quelques heures avant le début du spectacle. Ils ont adoré l’expérience, malgré la musique assourdissante. Ceux sans billet avaient le choix entre danser dans les rues environnantes du quartier Lapa, ou écouter la retransmission gratuite de la parade sur une chaîne de télévision locale dans le confort de sa suite.
C’est qu’elles sont confortables les suites du Silver Spirit, avec une superficie de 312 à 1 668 pieds carrés. D’autant que Silversea Cruises propose de personnaliser son chez-soi en mer de multiples façons : lit double ou Queen, matelas ferme ou souple, neuf types d’oreillers, choix de trois marques de produits de bain (Bvlgari, Ferragamo ou Neutrogena), minibar au contenu renouvelé quotidiennement selon ses préférences ainsi que papier à lettres personnalisé.
Ajoutons un grand balcon ainsi qu’un spacieux salon, deux écrans de télé encastrés dans des miroirs muraux, un large walkin, une salle de bain en marbre avec douche et bain, du champagne de marque Heidsieck à volonté et un majordome à la fois discret et omniprésent… Voilà la notion de confort réinventée à la façon de Silversea Cruises.
Qui plus est, le majordome rattaché à ma suite a multiplié les petites attentions et initiatives tout au long de la croisière, comme faire polir mes chaussures un soir de gala ou préparer un bain de mousse relaxant après une excursion certes enrichissante, mais ô combien épuisante en raison de la chaleur suffocante.
Comble de romantisme, on peut déguster dans l’intimité de sa suite non seulement les plats du menu du service aux chambres mais aussi, le soir venu, n’importe quel plat proposé au restaurant principal du navire.
Cela dit, il serait criminel de ne pas se rendre au moins une fois dans chacun des six restaurants du Silver Spirit, un nombre record pour un navire de petite taille. Mentionnons le Seishin, avec son menu de dégustation en neuf services, le Stars, avec sa formule tapas en 18 plats, le Champagne, seul restaurant en mer affilié à la chaine hôtelière relais et Châteaux et The Grill, restaurant extérieur où viandes et poissons sont préparés à notre goût, puisque par nous-mêmes sur une plaque chauffante. La Terrazza, restaurant buffet matins et midis, devient trattoria italienne le soir . Et The Restaurant, le restaurant principal qui proposait notamment des spécialités locales lors de notre croisière brésilienne. Une constante : les pâtes sont délicieuses, sans exception.
Outre la découverte du Brésil, notre croisière se déroule sous le signe de deux thématiques : le bridge (supervisé par des instructeurs de l’American Contract Bridge League). Et la haute gastronomie (sous la forme d’une école des chefs organisée sous l’égide de la prestigieuse chaîne hôtelière relais et Châteaux et dirigée par david Bilsland, d’origine britannique).
Classe interactive, compétition amicale entre deux chefs, démonstration culinaire (notamment de plats brésiliens consommés dans la rue ou à la plage comme le coxinha, d’exquises boulettes de poulet). En une occasion, l’une des hôtesses internationales du Silver Spirit, native du Brésil, rejoint le chef Bilsland sur scène, apportant un éclairage supplémentaire sur les dessous de la cuisine brésilienne (comme l’histoire de l’utilisation du manioc) et partageant même des souvenirs culinaires de son enfance. Au final, une activité culinaire est prévue tous les jours en mer, plus, lors de l’escale à Tobago, une excursion au marché local en compagnie du chef Bilsland qui, au total, supervise une vingtaine de croisières culinaires du genre chaque année.
La gastronomie brésilienne est aussi à l’honneur en maintes autres occasions au cours de notre croisière. Notamment dès le premier repas du soir à The Restaurant. Le menu comporte en effet une section « saveurs brésiliennes » composée de cinq plats : Ceiba Ceviche (crevettes à la lime et à la coriandre), Pastelitos Rellenos (pain de viande avec une sauce au poivre noir), Crema de Choclo(soupe au maïs), Arroz con Pato(poitrine de canard à la bière avec riz au coriandre) et, cette belle découverte, le Carne en Adobo(un ragoût de boeuf mariné et fortement épicé). Au total, nous aurons l’occasion de découvrir une vingtaine de plats typiquement brésiliens ainsi qu’une dizaine d’autres plats provenant du continent sud-américain.
Notre immersion brésilienne se traduit aussi par une série de conférences (sur l’Amazone, la musique populaire, les noix du Brésil, etc.) ainsi que par des cours d’initiation au portugais, la langue officielle du Brésil, et par un cours d’initiation à la samba.