Découverte du Seadream I, un yacht chic où règne service, gastronomie et prestations de haut niveau.
Cette croisière-ci, des randonnées pédestres sont prévues avec le directeur de croisière du yacht Sea Dream I. Lors d’autres croisières, ce sera une promenade en vélo de montagne (une dizaine de disponibles à bord du navire) avec le capitaine ou la visite d’un marché local en compagnie du chef cuisinier.
Des excursions avec un membre d’équipage, voilà l’une des activités fort sympathiques qui caractérisent SeaDream Yacht Club, une compagnie de croisière de grand luxe qui a fêté ses 10 ans d’existence en septembre 2011. Lancée par le Norvégien Atle Brynestad, elle possède deux bâtiments quasi identiques, le Sea Dream I et le Sea Dream II, des yachts chics de 4 300 tonnes chacun pouvant recevoir un maximum de 112 passagers dont prennent grand soin les 95 membres d’équipage manifestement triés sur le volet. Rarement ai-je vu des serveurs aussi gentils et compétents que ceux qui officient à bord du Sea Dream I sous la direction énergique et enthousiaste du directeur d’hôtel d’origine sud-africaine Pierre Van Der Merwe.
Précisons que le créateur de SeaDream Yacht Club a également fondé une autre compagnie de croisière haut de gamme, Seabourn Cruises, en 1987, et a été président de la légendaire compagnie britannique Cunard Line à la fin des années 1990.
Comptant chacun six ponts, Sea Dream I et Sea Dream IIrenferment 56 cabines qui sont pourvues de hublots, mais pas de balcons. Ce n’est pas si grave, vu que l’essentiel de la vie à bord se déroule à l’extérieur. À commencer par les repas qui, matin et midi, sont tous pris au Topside Restaurant ainsi que la majorité des repas du soir en formule open seating. « Si la température le permet, jusqu’à quatre repas du soir sont organisés à l’extérieur lors d’une croisière de sept jours,» précise le chef cuisinier d’origine française du Sea Dream I, Gilles de Cambourg, omniprésent en salle le jour et aux fourneaux le soir.
L’essentiel des tables (pour deux, quatre ou huit personnes) du Topside Restaurant est regroupé au cinquième pont sous une aire protégée, et le reste est dispersé aux quatrième et sixième ponts. Deux tables sont même encastrées dans la coursive du navire et deux autres ont été aménagées aux extrémités de la passerelle du quatrième pont. Intimité et romantisme sont donc au menu.
Autre compagnon de table qui s’invite à l’occasion : le vent tropical, en compagnie duquel l’on découvre les propositions culinaires de Gilles de Gambourg, qui avoue un faible pour les mets thaïlandais et qui semble s’amuser à concevoir des menus aux choix vraiment difficiles. Comment choisir, par exemple, en ce troisième soir de croisière entre un filet de sole, un carré d’agneau ou un canard rôti en plat principal ? Au total, le menu du soir en cinq services comporte un choix de trois entrées, de trois soupes et salades, deux entremets, un plat de pâtes, trois plats principaux, trois desserts et trois saveurs de crème glacée. Ce à quoi s’ajoutent un menu santé, généralement composé de cinq plats, un menu végétarien de quatre plats et un menu permanent de six plats.
Les classiques de ce monde alternent avec des propositions culinaires audacieuses, comme ce maigret de canard avec chou rouge, pommes glacées et sauce au caramel d’épice, ce filet de boeuf au poivre noir avec champignons sauvages et truffes glacées, ce pouding de riz à saveur de coco avec compote d’ananas, ou cette crème brûlée à la framboise.
Certainement pas en manque d’inspiration, le chef de Cambourg propose aussi coup sur coup en fin de croisière deux menus spéciaux : un menu Caraïbes composé, entre autres, d’une salade de crabe, d’une soupe cubaine aux haricots noirs, d’un filet de mahi-mahi mariné avec citron, rhum, épices et sauce au coco, d’une roulade de chocolat au rhum avec crème glacée aux raisins, et tutti quanti). Et, en guide d’au revoir, un spectaculaire menu dégustation où se succèdent huit plats dans lesquels le caviar, le homard, et le chateaubriand, soufflé au chocolat et truffes sont à l’honneur.
Cette abondance de plats est le résultat de dix ans d’expérience de la compagnie et de la somme de créativité de chefs provenant de onze pays. Ce que la direction de SeaDream Yacht Club appelle la «Confluence Cuisine», qui consiste en la fusion de cuisines du monde dans le respect des caractéristiques de chacune d’entre elles.
«Nous arrivons enfin à la plus belle plage des Caraïbes», lance Gilles de Cambourg alors que le Sea Dream Ijette l’ancre devant White Bay, à l’île de Jost Van Dyke (située à 30 milles nautiques de Porto Rico). «Ce sera notre premier beach party de l’année que l’on appelle Champagne and Caviar Splash», ajoute-t-il avec des étincelles dans les yeux. Je le reverrai quelques heures plus tard en train de distribuer du caviar aux passagers ravis, parfois même sous les bulles de champagne qu’un serveur taquin disperse en sa direction après avoir ouvert une ixième bouteille. En attendant le barbecue, des passagers découvrent le Pain Killer, un costaud cocktail à base de rhum et de noix de coco tandis que d’autres sirotent leur champagne carrément dans la mer en maintenant tant bien que mal leur coupe hors d’atteinte des vagues.
Outre les repas, l’autre grande activité à bord est la pratique (sans frais) de sports aquatiques tous les après-midi à partir de la marina des deux navires de SeaDream Yacht Club. « It’s yachting, not cruising», dit le jovial capitaine d’origine danoise du Sea Dream I, Bjarne Smorawski. « La mer entourant le navire fait partie de l’expérience de voyage de nos passagers », ajoute-t-il avec un sourire complice pendant que des passagers s’éclatent sur les deux sea-doo fournis gracieusement par la compagnie.
Pendant ce temps, un couple saute sur un trampoline géant tandis qu’un autre s’escrime dans un kayak. Un trio d’amies s’amuse ferme au cours d’une banana ride tandis qu’un passager démontre son talent en ski nautique. D’autres s’en tiennent au plaisir simple de la baignade dans un territoire délimité par des balises dispersées tout autour de l’arrière du yacht et sous la surveillance attentive d’un membre d’équipage, prêt à intervenir à tout instant aux commandes d’une embarcation motorisée. Des équipements de snorkeling sont également disposés autour de la piscine située à l’arrière du 3e pont du navire à côté duquel trône un bain à remous à température variable.
Entre deux repas, excursions et activités nautiques, la vie se déroule sous le signe de l’insouciance la plus complète à bord du Sea Dream I. Pratiquement tout est compris dans le prix de la croisière, à commencer par le champagne français Jacquart et le mousseux italien Prosecco qui coulent à flot toute la croisière durant.
Vins de bonne qualité sont offerts à chaque repas du midi et du soir, le reste de la cave à vin du navire comportant quelque 3 000 bouteilles est accessible moyennant supplément, soit à la pièce (de 39 à 1 497$US), soit sous forme de forfaits variant de 241 à 373 $US (comprenant trois grands crus que l’on choisit dans une liste de deux ou trois blancs, de trois à six rouges et de deux champagnes). Cocktails et spiritueux sont aussi disponibles en tout temps. Seuls seront facturés les services au spa thaïlandais ou au salon de beauté, les excursions, le nettoyage ou lavage des vêtements ainsi que les achats à la boutique du navire fourmillant notamment de lunettes de soleil d’une dizaine de grandes marques.
Quelques activités égaient chaque journée passée à bord du Sea Dream I : séances de yoga ou de tai-chi sur un pont extérieur, projection d’un film ou d’un concert à l’arrière du troisième pont ou dans le Main Salon que l’on transforme en discothèque le temps d’une soirée. Autres options : exercices au gym, pratique au simulateur de golf, rêveries sur fond de ciel étoilé sur l’un des huit Balinese Dream Beds conçus pour deux personnes et situés tout en haut du navire, blackjack ou poker au mini casino, lecture ou clavardage à la librairie comportant quelque 1 200 ouvrages et deux ordinateurs.
C’est donc repu que l’on retourne dans sa cabine de bonne dimension (de 195 à 447 pieds carrés), composée de trois sections (entrée et salle de bain en marbre, salon et chambre à coucher) à la décoration sobre et reposante dans laquelle on ne trouve que des produits de qualité, comme des verres de cristal du fabricant norvégien Hadeland Crystal, des produits de beauté Bvlgari ou une porcelaine décorative de la marque norvégienne Porsgrund. On peut aussi se prélasser dans sa cabine en écoutant de la musique à partir d’un iPod ou d’une vaste sélection de CD, ou encore un film à partir d’un répertoire de quelque 500 titres disponibles à la réception. Enfin, quelques surprises nous attendent sur notre lit : un pyjama avec notre prénom et le logo de la compagnie imprimés le premier soir, une rose ou des pastilles d’autres soirs.
De novembre à avril, les deux yachts de SeaDream Yacht Club naviguent dans les Caraïbes, faisant escale dans des endroits peu connus et fréquentés comme Jost Van Dyke, Virgin Gorda, Saint-John ou Saint- Barthélemy. Le reste de l’année, ils ratissent la Costa Del Sol en Espagne, la Riviera française et italienne, la côte amalfitaine en Italie, les îles grecques et la Mer Adriatique.
Lors de la croisière à laquelle j’ai participé, il y avait autant de passagers dans la fin trentaine que dans le début de la soixantaine. « Environ la moitié de notre clientèle provient d’Amérique du nord», indique Erling Frydenberg, le vice-président des opérations de SeaDream Yacht Club rencontré à bord du Sea Dream I. «Nos deux autres plus importants marchés sont le Benelux et le Brésil, ajoute-t-il. Et jusqu’à 50% des passagers sont des fidèles qui n’en sont pas à leur première croisière avec nous. »
Voilà pourquoi au moment de l’embarquement, on entend des membres d’équipage s’exclamer à maintes reprises «Good to see you again !»